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La Maison du Légionnaire Honore ses Morts

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| 26 Avril 2018 | 7886 vues

Nous sommes le 25 avril 2018, il est 10H30 et c’est la veille de Camerone. Les pensionnaires de la MDL se recueillent à la mémoire de leurs camarades inhumés au Carré Légion du cimetière de la ville d’Auriol.

C’est un Carré ombragé, entouré d’une végétation typiquement provençale. Il est constitué d’une suite de caveaux, chacun recouverts d’une pierre tombale de marbre gris surmonté d’un mur du souvenir sur lequel sont gravés en lettres d’or le nom de nos 185 disparus qui reposent en paix pour l’éternité.

Après un dépôt de gerbes, rassemblés face aux sépultures, le directeur entouré de ses pensionnaires, de quelques membres du conseil d’administration, du drapeau de l’AALE du Pays d’Aix et de la Sainte-Baume et un Clairon du 1er RE.

D’une voix tremblante d’émotion et dans un silence de plomb, le Sergent-Chef (er) Taillandier récitera le poème du Capitaine Bourgin écrit en 1958 (retransmis ci-dessous).

Ce vibrant hommage se terminera par la sonnerie aux morts, suivi d’une minute de silence et les premières mesures du Boudin.

Enfin, tradition oblige, tout ce petit monde se retrouvera au Club du Légionnaire devant le verre de l’amitié.

 

 

 

La Nuit du 30 Avril

 

Un rêve m’a confié qu’au soir du 30 avril

Les Morts de la Légion s’évadaient de leurs tombes

Et venaient par milliers des quatre coins du monde

Dessiner dans la nuit d’interminables files.

 

Et leurs os de poussières, encore rougis de sang,

Supportaient dans le ciel, plus beau qu’une auréole,

Deux épaulettes rouges et puis un Képi Blanc

Piquetés dans la nuit des éclairs des lucioles.

 

J’ai voulu leurs parler, mais ils n’entendaient point.

J’ai voulu leur faire signe, ils ne me voyaient pas.

Les Morts de la Légion défilaient devant moi…

Et j’ai cru reconnaître plusieurs de ces anciens,

 

Qui sont tombés là-bas dans la boue des rizières

Pour l’Honneur du Drapeau et puis des Képis Blancs…

Pour fêter Camerone, nos Morts sortaient de terre

Et pendant une nuit redevenaient vivants.

 

Poème du Capitaine Pierre Bourgin 1958

 

 


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